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12 janvier 2014 7 12 /01 /janvier /2014 00:08

L’obsession médiatique Dieudonné a été pour le microcosme médiatique parisien une excellente occasion de ne pas trop parler d’un problème qui, par sa régularité, ne relève plus de l’événement ni de la jouissive émotion : ces plans sociaux qui condamnent des milliers de personnes au chômage et aux fins de mois difficiles dans nos lointaines provinces. Celui de La Redoute, à Roubaix, supprime 1 178 emplois sur 3 437. C’est l’histoire de cette agglomération de Roubaix-Tourcoing, qui a connu son apogée industriel au XIXe siècle jusqu’à l’Occupation et à l’hécatombe de 14-18.

Les plans sociaux ont été nombreux depuis 2009. Ils touchent des secteurs en mutation, comme la presse sur papier. Mais ils concernent aussi des filières industrielles qui comptaient parmi les atouts français et qui sont victimes de notre manque de compétitivité et de notre exécrable gouvernance. L’agro-alimentaire, la filière télécom, l’automobile et les pneumatiques, le ferroviaire sont tour à tour frappés par des fermetures et des plans sociaux.

Il y a là une véritable exception française. Alors que l’indice PMI du secteur industriel grimpait dans la zone euro, en décembre, de 51,6 à 52,7, en Allemagne, bien sûr, mais aussi en Italie et en Espagne, il stagnait en France en dessous de 50, la limite entre croissance et récession, après avoir reculé 21 fois ! Celui des États-Unis était à 55, ce qui prouve qu’un déclin n’est jamais irréversible. Là où il y a une volonté, il y a un chemin. Parmi les grandes économies, notre pays est lanterne rouge, à 13 % de part du PIB vouée à l’industrie, 15e sur les 17 de la zone euro, loin derrière l’Allemagne, mais aussi le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne, ou la Suède.

On dira que la France est un pays de services. Non, elle est surtout un pays d’emploi public, de chômage masqué, où l’on travaille moins et pendant moins longtemps, un pays où une caste politique privilégiée ment en permanence au peuple par démagogie et lâcheté. Ils disent vouloir la croissance et pas l’austérité. La croissance viendra d’ailleurs, de ceux qui auront pratiqué la rigueur et fait les choix courageux : la baisse du coût du travail, notamment par la TVA sociale, en Europe du Nord, l’énergie du gaz de schiste aux USA… Les gouvernants français ont opté pour les réformettes compliquées qui évitent par trop de révéler l’hypocrisie des discours. Ils ont aussi choisi les impôts et la dette, que la Cour des comptes vient de dénoncer une fois encore.

Dans son rapport, Louis Gallois parlait de « seuil critique », d’un « décrochage » de l’industrie française. L’emploi industriel est passé de 26 % de l’emploi salarié à 12,6 % depuis 1980. La part de nos produits sur le marché européen est en net repli (9,3 % contre 22,4 % pour l’Allemagne) : merci, l’euro ! Pour conserver un peu de compétitivité, les marges se sont abaissées alors qu’elles progressaient en Allemagne. La formation professionnelle, le lien entre l’école et l’entreprise, l’orientation de la recherche sont autant de facteurs qui s’ajoutent au coût du travail pour expliquer que nous soyons distancés. L’État s’agite beaucoup, parle fort et se disperse : 71 Pôles de compétitivité, 34 Plans d’excellence, 15 Comités de filières saupoudrent électoralement le territoire, fleurissent les discours mais n’assurent pas à notre pays la spécialisation indiscutable, le coût concurrentiel et justifié qui lui permettraient de rebondir de lui-même et non en attendant le réveil des autres. Cette question qui intéresse la vie quotidienne de millions de familles est, certes, plus cruciale que les dérapages d’un bouffon ou les amourettes des uns et des autres.   (Christian Vanneste )

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