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20 septembre 2015 7 20 /09 /septembre /2015 15:12

~~S’il est un pays qui n’a pas bonne presse ces temps-ci au sein de l’Union européenne, c’est bien la Hongrie. S’il est un homme politique qui est vilipendé, jugé et condamné par ces parangons de vertu et d’hypocrisie que sont les représentants des institutions européennes et les médias comme il faut, c’est bien M. Viktor Orbán, Premier ministre hongrois.

Comment le gouvernement magyar, nous rabâche-t-on à longueur de journée, loin de se féliciter que la Hongrie soit le point de passage choisi par des centaines de milliers de migrateurs en route vers l’Europe du Nord et de l’Ouest, loin d’accueillir à bras ouverts, loin d’y voir une chance, loin de tenter de les retenir, leur ferme ses frontières, tente de leur opposer des barrières infranchissables, les menace, s’ils passent outre, de peines de prison ? Et comment se fait-il que la population approuve massivement les mesures prises par un Premier ministre non seulement « populiste », ce qui est un péché, mais populaire, ce qui est un scandale ? Le Hongrois serait-il par nature bête et méchant, frileux et xénophobe, comme l’idée commence à s’en répandre ? Mérite-t-il le mépris affiché que lui témoignent tatie Merkel ou papa Juncker ? Les censeurs et les dénonciateurs de l’attitude adoptée par Budapest face à la grande migration actuelle seraient bien avisés de prendre connaissance du passé et du présent de la Hongrie. Cela leur éviterait sûrement de penser et peut-être de dire tant de bêtises.

Qu’est-ce que la Hongrie ? Au cœur de l’Europe centrale, un petit pays de neuf millions d’habitants, amputé il y a près d’un siècle de 70 % de son territoire, de 30 % de sa population et de plus en pleine décroissance démographique, un petit peuple d’autant plus attaché à sa langue, à sa culture, à sa cohésion ethnique que celles-ci, perpétuellement menacées, sont aujourd’hui en péril de mort. L’histoire, récente aussi bien qu’ancienne, de la Hongrie explique assez, comme celle de la Pologne, de la Slovaquie, de la Tchéquie ou des pays baltes, sa sensibilité particulière et justifie toutes ses craintes. Frileux, les Hongrois ? Ils ont eu tellement froid. Xénophobes, les Hongrois ? Ils ont assez pâti des ingérences de l’étranger dans leur destin. Christianisée par le roi Étienne il y a mille ans, la Hongrie a subi le joug ottoman pendant trois siècles, jusqu’à l’orée du XVIIIe. Elle n’est passée de la soumission au despotisme musulman que pour être mise en tutelle par les Habsbourg. L’édifice fragile de la double monarchie et de la cohabitation relativement heureuse à laquelle elle avait abouti emporté par la tempête de la Première Guerre mondiale, la Hongrie n’a cessé d’être un satellite du Grand Reich que pour connaître plus de quarante ans l’occupation soviétique. L’insurrection menée par Kossuth en 1848, la révolution de 1956 écrasée dans le sang par les blindés russes ont jalonné et marqué la lutte du peuple magyar pour sa prise en compte et sa survie. Ne pourrait-on comprendre les réactions de peuples qui n’ont retrouvé leur indépendance, aujourd’hui contestée par les puissances qui dominent l’Union européenne, qu’il y a vingt-cinq ans ?

Si la Hongrie ne se montre pas hospitalière – c’est une litote – à ses visiteurs pakistanais, afghans, syriens, éthiopiens, soudanais et autres, c’est qu’elle ne dispose pas d’atouts comparables à ceux des États-Unis, de l’Allemagne et, à un moindre degré, de la France : la puissance, l’ancienneté, la solidité, la richesse, la taille, qu’elle n’est pas assurée de sa pérennité ni même du maintien de son identité. La Hongrie n’attaque ni ne menace personne, elle est sur la défensive. À ce propos, une remarque. La fragile clôture que la Hongrie, comme un vieux peuple paysan, tente d’opposer à des intrusions qu’elle redoute, est communément qualifiée de « mur », par référence au mur de Berlin. Certains, même, ne craignent pas de parler à son propos d’un nouveau « rideau de fer ». On leur rappellera qu’il existe deux sortes de « murs ». Ceux qui sont destinés à empêcher de passer les candidats à la sortie. Les murs des maisons d’arrêt ou des pays-prisons n’ont pas d’autre finalité. Ceux qui n’ont pour raison d’être que de faire obstacle aux candidats, pacifiques ou non, à l’entrée. On parle alors de remparts ou de murs de protection. Ce n’est pas exactement la même chose

Dominique Jamet

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