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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 14:57

Le « miracle allemand » ne doit rien au ciel et tout aux hommes. Si le pays voisin qui fut notre pire ennemi avant de devenir notre ami le plus proche s’est relevé des ruines de l’épouvantable catastrophe où il s’était abîmé, il le doit essentiellement à des décennies de patient effort, de dur travail, de sage gestion. Les Allemands ont trimé, ils ont épargné, ils ont investi, ils ont produit, échaudés par le passé, ils se sont gardés de toute aventure, ils ont accepté de se serrer la ceinture pour préparer l’avenir, ils ont sans murmurer et sans compter payé le tribut de la réunification. Les fruits de la croissance qu’ils savourent aujourd’hui, ils ne les ont pas volés.

Nous sommes en 2013. Le temps est définitivement révolu où, sous la houlette du chancelier Adenauer, la réadmission de la République fédérale dans le concert des nations était une priorité à laquelle tout devait être sacrifié : fierté, indépendance, autonomie. Il faut s’y faire, telle une Frau Thatcher qui n’adhère à la construction européenne que pour autant qu’elle y trouve son intérêt, je veux dire celui de son pays, Angela Merkel est fermement décidée à n’en faire qu’à sa tête, pas à la tête des autres.

Oui, Mme Merkel est une mauvaise Française. Elle pense d’abord à l’Allemagne, et elle n’a aucune intention d’en compromettre l’équilibre pour les beaux yeux d’Athènes, de Lisbonne ou de Paris. Ne comptons pas sur elle pour inverser la courbe de la production, pour renoncer au plein emploi, pour faire pencher dans le mauvais sens sa balance commerciale, bref pour jouer contre son pays et accessoirement contre son propre camp. Ce que semble découvrir avec étonnement notre classe politique aveuglée par le souvenir d’un passé qui, trente ans durant, fut glorieux, et par le mythe du couple franco-allemand, c’est que Mme Merkel est également une mauvaise Européenne, et qu’elle n’est pas plus disposée à abandonner l’euro fort dont elle s’accommode fort bien qu’à affaiblir la compétitivité de son industrie ou qu’à ouvrir largement les cordons de sa bourse, au nom d’une solidarité supranationale, aux nouveaux pauvres du vieux continent. Deutschland über alles…

Ce n’est pas sa faute, après tout, si nous n’avons cessé de descendre les marches de l’escalier pendant qu’elle prenait l’ascenseur et si nous nous sommes mis à sa remorque sans voir plus loin que le bout de notre nez. Alors, au lieu de vilipender « l’insolente prospérité » de l’Allemagne, « l’intransigeance égoïste » de la chancelière et d’espérer en vain que celle-ci ait la bonté de faire la politique de nos intérêts, au lieu de miser imprudemment sur la victoire électorale de sociaux-démocrates qui resteraient évidemment sur la même ligne que la CDU, le parti, le gouvernement et le président socialistes feraient mieux de démontrer que nous sommes capables, nous aussi, de nous en tirer par nos propres moyens, avec nos propres atouts et en ne nous laissant guider que par nos intérêts. Si c’est trop leur demander, qu’ils passent la main à une équipe qui ferait, par exemple, la politique de la France. Chiche

Dominique Jamet ( journaliste)

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